Conférence Takeshi Obata a la Japan
| Takeshi Obata, le dessinateur des mangas Hikaru no Go et Death Note, a donné une conférence publique à l'occasion de la Japan Expo 9ème Impact. Compte rendu de cette entretien ! |
Alors que Death Note fête son millionième tome vendu en France, Takeshi Obata le dessinateur du manga a donné une conférence publique à la Japan Expo 9ème Impact, le samedi 5 juillet dernier.Le bilan de cet entretien reste cependant
mitigé. Bien que sa présence à Japan Expo soit exceptionnelle,
notamment pour les fans d'un des mangas les plus vendus de France, les
contraintes fixées par
Shueisha , la maison d'édition japonaise de l'auteur, ont semble-t-il
(source : presse spécialisée) limité l'intérêt de cette conférence.
Les questions, posées par le journaliste de
Kana , n'ont pas permis d'aller très loin dans l'échange avec l'auteur, d'autant plus que c'est
Aida,
son coach, qui s'est exprimé à sa place dans la majeure partie de la
conférence. Le public n'a pu poser aucune question (ce qui n'est pas
forcément un mal). L'ensemble donnait l'impression d'un discours très
formaté.
Après avoir répondu à trois questions, son coach
Aida (
tantô) a pris la parole, le laissant ainsi reproduire en direct deux illustrations des personnages de
Sai et
Hikaru pour la première puis de
L,
Kira et
Ryuuk pour la seconde.
Obata : Le point sur sa passion pour les mangas et son envie de devenir un mangakaQu'est-ce qui vous a décidé à devenir mangaka ?Je dessine depuis que je suis enfant, dans les marges de mes cahiers,
sur le sol etc. En 2ème année de collège, stimulé par la qualité des
oeuvres des grands "mangaka", j'ai décidé logiquement d'en faire mon
métier.
Quels étaient les auteurs que vous appréciez étant plus jeune ?Dans ma jeunesse, je lisais beaucoup de mangas notamment Osamu Tezuka
avec Hi no Tori (Phénix), mais aussi Doraemon de Fujiko Fujio. Fan de
Grendizer (Goldorak en français), j'adorais reproduire les dessins de
cette série créee par Go Nagai (également présent à la JE).
Lors de vos débuts professionnels, quelle genre d'histoire vous vouliez publier ?Je voulais dessiner un manga avec un univers propre dans un genre
plutôt science-fiction et fantastique. En cela, je suis admiratif du
travail des auteurs de bandes dessinées français. (Il cite Enki Bilal
en exemple).
Aida : Méthode de travail de Takeshi ObataQuels est la nature des relation entre Takeshi Obata et les scénaristes avec qui il travaille ?Lors de sa collaboration avec Yumi Hotta sur le manga Hikaru no Go, le
scénario était déjà écrit et les cases déjà découpées. Le dessinateur
se devait d'interpréter l'histoire et de dessiner en fonction de ce
qu'il percevait. Cette méthode de travail s'applique aussi bien sur le
manga Death Note.
Est-ce que Obata était familier avec le jeu de Go avant de dessiner le manga ?Takeshi Obata ne connaissait pas très bien l'univers du jeu de Go.
C'est effectivement un jeu populaire au Japon mais qui reste complexe.
Il a donc appris au fur et à mesure de l'écriture du manga.
Le manga a-t-il aidé à mettre ce jeu au goût du jour ?Avant la publication du manga, le jeu de Go n'était pas à la mode.
Après le manga il est devenu très populaire auprès des jeunes. Des
clubs de Go se sont même formés dans les écoles.
[Le premier dessin passe dans la foule]Death Note paraît dans le magazine "Shonen Jump" (qui fête ses 40
ans d'existence), or le thème du magazine est plus léger que le ton du
manga. Est-ce que des limites sont fixées par le magazine ?Il s'agit de la première série policière parue dans le magazine, on
était pas sûr que ça allait marcher. Finalement la confrontation entre
Light et L se rapproche d'un manga du type Shonen et c'est ce qui a plu.
Est-ce qu'il arrive à l'éditeur de dire à Obata ce qu'il peut faire ou pas ?Le responsable peut donner un avis ou le conseiller mais avec Obata, il n'y a jamais rien à redire.
La série Death Note se termine bientôt au Japon, est-ce qu'il était déjà prévu qu'il y ait 12 tomes ?Obata dessinait en temps réel, même le scénariste écrivait en fonction
des réactions otenues par le public. Le nombre de tomes n'était donc
pas prévu au départ.
Les personnages de Takeshi Obata sont marqués par un style vestimentaire recherché, où trouve-t-il l'inspiration ?Obata voulait donner une touche moderne au manga, il lisait des magazine de mode très pointus.
[Le second dessin passe dans la foule]Pensez-vous qu'une évolution du style graphique d'Obata est possible, peut-il aller plus loin ?À chaque nouveau manga, il adapte son design en fonction du sujet.
Obata est cependant quelqu'un de très modeste qui n'est jamais
satisfait de son travail.
Comment est née sa collaboration avec Morita Masanori sur le manga Hello Baby (one shot) ?À l'occasion du lancement du nouveau magazine Jump Square, nous
voulions un manga spécial. Les deux auteurs que nous avons réunis
s'entendent par ailleurs très bien.
Un projet est en cours ?Oui mais nous ne pouvons rien révéler.
Obata : Le mot de la finC'est la première fois que vous venez en France ? Comment vous voyez
le succès de Death Note en dehors du Japon et plus précisément en
France ?C'est en fait la troisième fois que je viens en France mais je n'étais
jamais resté aussi longtemps. J'en profite bien. C'est une agréable
surprise d'être autant apprécié en France.
Il part sur un "Standing ovation".Prise de note : GlutonyLes clichés de
Takeshi Obataétaient par ailleurs interdits sur sa demande, se présentant comme
quelqu'un de humble, ce qui ne l'a pas empêché de monter sur sa chaise
sous les applaudissements de l'assemblée. L'ambiance dans l'assistance
était donc au rendez-vous mais malgré l'immense plaisir (et l'honneur)
qu'on eu à l'écouter et regarder dessiner ces visages à la perfection,
sa performance avait un goût commercial de trop peu.
Source : Nautlijon